PACTE D’AMITIÉ DES RHÉTORICIENS DE 1927-28 AU SÉMINAIRE DE NICOLET

« Afin de consolider l’amour fraternelle dont nous avons toujours joui durant notre commun séjour à notre cher Séminaire, de retremper nos cœurs dans cette ancienne confraternité, nous, Rhétoriciens de l’année 1927-28, nous prenons la résolution de nous réunir, après quinze ans, sous le toit de notre Alma Mater pour revoir ces figures si chères avec lesquelles nous avons longtemps vécus et exprimer notre reconnaissance à nos dévoués professeurs. » C’est en ces termes que les membres du comité organisateur convient les anciens de la cohorte 1927-28 à leur premier conventum de 1943. Le carton d’invitation se présente sous forme d’un accord visant à sceller les valeurs fraternelles et religieuses acquises par les collégiens au cours de leur apprentissage académique. Intitulé Pacte d’Amitié, celui-ci propose une série d’intentions que les anciens séminaristes s’engagent à respecter. D’emblée, la première déclaration concerne l’Église catholique envers laquelle on jure fidélité et dévouement, tout en s’engageant à donner l’exemple en tant que bons chrétiens. Le patriotisme représente aussi une valeur primordiale pour ces Canadiens-Français fiers de leurs origines et de leur race. Ils promettent de poursuivre le combat vigilant de nos aïeux pour la préservation de nos droits civiques et celui de notre langue maternelle : « Nous nous intéresserons à tous les groupes canadiens-français, où qu’ils soient, nous les aiderons par tous les moyens possibles à défendre leurs propres droits et à augmenter leur influence » Ces propos témoignent d’un nationalisme inné refusant l’assimilation et d’une volonté bien ancrée de ne jamais se laisser traiter en race inférieure, sans pour autant heurter les autres cultures: « Respectons les races voisines, ne courbons la tête devant aucune ».

Les anciens de cette classe de rhétorique considèrent comme un devoir et un privilège de protéger et faire rayonner notre héritage culturel : « Nous animerons les idées, nous propagerons les bons livres et travaillerons à la nationalisation de notre littérature. » Ils manifestent aussi une vive reconnaissance envers le dévouement et la qualité de l’enseignement promulgué par leurs instituteurs tout au long de leurs études. C’est en lui vouant leur fidélité et leur sympathie indéfectibles que les anciens séminaristes réitèrent leur gratitude envers leur Alma Mater. La solidarité entre anciens élèves demeure le véritable objectif de ce Pacte d’Amitié. Ces derniers s’engagent, grâce à une vigilance amicale tacite, à supporter à l’aide de prières ou de soutien pécunier, tout confrère éprouvé par le malheur, peu importe que la source du problème soit d’ordre financière, familiale ou spirituelle. Pour ce faire, chaque membre doit s’assurer de communiquer tout changement concernant ses coordonnées personnelles, de même que de tenir informé autant que possible le Conseil de classe de tout éventuel problème de santé. S’assurant ainsi de ne laisser personne dans le besoin. On prévoit aussi qu’à l’occasion du décès d’un confrère ou d’un professeur: « Chaque membre s’efforcera d’assister aux funérailles, si possible, et de faire dire une messe basse pour le défunt. » Les organisateurs, suite au conventum de 1943, confirment leur volonté de voir les anciens rhétoriciens de 1927-28 se réunir au moins une fois tous les cinq ans, afin de prouver que : « La confraternité au collège de Nicolet demeure toujours aussi proverbiale. »

Texte : Serge Rousseau pour le CAR Séminaire de Nicolet

Référence : Fonds Laurent Proulx, F342/B2

La confraternité au Collège de Nicolet F085-K8
Classe de Rhétorique 1927-1928 vers 1928 – photo A. Héroux F085-P1339

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